26 janvier 2018
Francky sur la Carretera Austral (article + photos)
Ce post annule et remplace le post du 24 janvier suite a un bug.
Holà
Après quelques jours de pluie au début de la carretera Austral, le beau temps s'est installé avec toutefois des instabilités...la météo est très changeante en Patagonie. On peut avoir sur la journée des grandes amplitudes thermiques, des vents à la merci d' Eole, du grand soleil ou alors des nuages menaçant voire pleurant. Depuis La Junta je me suis rapproché tout doucement de l'océan et du parc national Quelat que la carretera longe. Laurianne (qui m'a accompagné pendant une bonne semaine) et moi sommes arrivés malheureusement trop tard pour profiter du parc et du glacier Ventisquero Colgante. Le lendemain matin le temps était couvert et nous nous sommes contentés de la bordure du parc à la flore luxuriante et aux paysages proches de ceux de Jurassic parc. Nous redémarrerons la journée suivante par une route bucolique avec la rencontre au petit matin du lac Torres (une carte postale! ). L'asphalte était présent sur cette portion de la carretera. Il disparaîtra vite pour laisser place à des "ripio" de qualité inégalée tantôt pierreux, poussiéreux, ondulés ou tassés mais dans tous les cas avec des bosses dont certaines frolant les 12 à 14%.
Nous avons fait des nuitées en campings sauvages ou équipés mais aussi en refuge de ciclista comme celui de Villa Amengual. Nous étions 8 en fin de soirée avec une propriétaire aux petits soins et en faisant notamment d'excellents pains. Des brésiliens, espagnols, argentins et chiliens ont été nos compagnons de route depuis la Junta..puis nous nous sommes perdus de vue et d'autres sont venus les remplacer...nous sommes nombreux sur la carretera austral, cyclistes comme randonneurs faisant généralement du stop pour se rendre dans les différents parcs. Les soirées sont riches en rencontres, lesquelles permettent à chacun ou chacune de dévoiler son parcours et ses projets..ce fût notamment le cas avec cette étudiante en médecine que j'ai plus ou moins dragué et qui a défaut d'un baiser m'a laissé un Tupperware avec une soupe de pois cassés et des conseils comme celui de me mettre de la crème sur mon nez en lambeaux..je me demande si parfois je ne fait pas pitié (quoique avec mon short de cycliste dont je demontre la biodegrabilite au risque qu' il se transforme en string matelace) car on me donne volontiers de la bouffe..le plus étonnant a été ce dépanneur lors d'un camping sauvage qui nous a offert bananes, sardines..en allant piocher dans le coffre d'un van accidenté en location par des français...
A ces rencontres sympathiques viennent surtout et principalement s'ajouter les cartes postales de la Patagonie chilienne..nous longeons le plus souvent rivieres, lacs, cascades, montagnes aux sommets enneigés et couvertes de pins parfois défoncés par le vent et les intempéries...
De villa Amengual, nous avons rejoint en deux étapes Cohyaque avec une nuit dans le futur poulailler de Jorge qui nous a accueilli avec son épouse dans leur petite maison secondaire ou plutôt petit paradis pour les futurs voyageurs qu'il veut accueillir. Une belle preuve de générosité des chiliens avec cette spontanéité de rendre service alors que je demandais simplement la distance du prochain camping croisé sur notre route. Cette étape a été aussi agrémentée par la visite de la maman d'un cycliste chilien rencontré un peu avant les fêtes et qui propriétaire d'un petit restaurant m'a offert deux pâtisseries et du chocolat artisanal permettant d'affronter l'après midi très venteuse pour atteindre le poulailler de Jorge.
Notre deuxième étape jusqu'à Cohyaque, après un col à 420 m, des belles éoliennes et une superbe vue sur la vallée a été courte et a permis de faire quelques achats comme celui d'un pneu de rechange, de laver toot's et changer ces freins et apprécier comme il est possible de le faire assez souvent une bonne bière artisanale. Je suis impressionné par leur nombre et leur qualité malgré le faible taux d'alcool!
De Cohyaque, ville très touristique, nous avons abordé une section de la carretera Austral avec moins de véhicules mais avec deux cols à 1000 et 1100 m d'altitude et en récompense une superbe vue sur le Cerro Castillo qui culmine à 2675 m, sommet entouré de dentelles. Le camping du village du même nom a été aussi très apprécié pour cette longue étape de plus de 100 km. Les campings rencontrés sur la carretera sont généralement très bien équipés (eau chaude, wifi et salle comme pour cuisiner voire se réchauffer avec une cheminée au feu de bois) . Les bivouacs sauvages qd les distances ne permettent pas d'atteindre les campings sont souvent humides car généralement en bordure de rivière mais offrent de belles soirées avec de beaux paysages et un soleil qui ne se couche pas avant 21h30...
Notre arrivée avant Puerto Tranquillo a été magnifique avec le lac General Carrera ou Chelenko par les Tehuelche, habitants natifs de ce secteur de la Patagonie. C'est le second lac le plus grand de l'Amérique du Sud et la plus grande réserve d'eau douce du pays. Nous l'avons en partie explorer en nous rendant en bateau au sanctuaire de Capillas de Marmol..
Depuis Puerto Tranquilo, j'ai repris la route seul vers Cochrane car Laurianne souhaitait prendre une journée de repos et faire la visite d'un glacier. Une petite halte sympathique à Puerto Bertrand et son beau lac m'a renoué très rapidement avec mes petits moments de sollitude que j'apprécie aussi dans mon voyage.
Cochrane est la dernière grosse ville rencontrée sur la Carretera austral. Elle n'a rien d'extraordinaire hormis être le point de départ de nombreuses excursions, de ballades et d'activités de kayak et de pêche dans les nombreux affluents du rio Barker que je longerai les jours suivants avec la pluie. Cochrane est aussi la dernière ville où j'ai pu retirer de l'argent chilien, se ravitailler mais aussi trouver un cyber où je n'ai pu télécharger aucune photo ! Aussi très peu de photos pour ce post.
J'ai poursuivi ma route toujours dans une forêt très intense et très humide en faisant un petit crochet par le village de pêcheurs de Tortel construit autour de passerelles en bois au bord d'un lac de couleur verte et marron car malheureusement le réseau d'eaux usées se rejette avec un traitement très succinct. Dommage mais les quelques centaines de marches pour rejoindre le camping valaient la peine pour ce petit détour au bout du monde. C'est ensuite une grosse étape de plus de 110 km sous la pluie (tôle ondulée, cailloux et des dizaines de bosses aux pourcentages prononcés - 2000 m de dénivelé) qui a été récompensée non seulement par un trafic quasi nul mais aussi des cascades, des rivières et des arbres et troncs aux allures bizarres. Le point d'honneur de cette étape fût un petit refuge avec une cheminée feu de bois où je serai rejoint vers 23h30 par un allemand qui mettra 4h de plus que moi pour la même étape. Le couple louant la ferme à côté du refuge est venu me vendre fromage pain et lait. Que du bonheur! Enfin j'ai rejoint le village de Villa higgings qui mettra fin aux 1200 km de la belle carretera Austral. J'ai enchaîné dès mon arrivée par 2h de traversée en bateau sur le magnifique lac higgings. Ce fameux bateau dont tout le monde parle sur la carretera car la traversée est vraiment tributaire du temps...aucune voiture et que des cyclistes et randonneurs qui peuvent attendre parfois plusieurs jours avant de rejoindre l'autre rive du lac.
La traversée de la frontière Chili/ Argentine a été difficile malgré la motivation de rejoindre au plus près le Fitz Roy et les aiguilles de granite surgissant de glaciers.
Il faut en effet utiliser un sentier de 5.5 km bien boueux, étroit et raide, tant redouté des cyclistes...un vrai raid dans des ornières et une belle chute sur mes côtes qui me fera pousser un cri faisant fuir tous les chevreuils à 5 km à la ronde. Ma rencontre avec un allemand a permis une entraide mutuelle et éviter d'enlever les saccoches dans les tronçons difficiles pour mes petits bras..je raterai le bateau de 1/2 h pour traverser le lac desertio avec en arrière plan le Fitz Roy...les quelques heures d'attente ont permis de sécher les fesses des vertes demoiselles et par la même occasion de me reposer...il m'aura fallu 15 jours pour traverser la Carretera Austral et ces nombreux lacs la caractérisant...et des dizaines d'heures en amont sur Internet tant elle peut regorger de surprises !
Je me retrouve désormais en Argentine où j'ai pris 2 jours pour randonner dans le parc national des glaciers autour de El Chaten avec notamment des cyclistes hollandaises croisées ces derniers jours.
Il me reste moins de 1500 km pour atteindre Ushuaia et encore de belles rencontres, surprises et vraisemblablement beaucoup de vent pour cet objectif très proche.
Hasta luego.
Francky, toot's et ses vertes demoiselles
Ps : merci pour vos voeux et commentaires
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