Route vers Arequipa +canyon de Colca + Puno (lac Titicaca)
Hola,
Apres une bonne semaine sans velo, mon depart de Cusco s est fait sans trop de difficultes : belle route (hormis la sortie de Cusco avec une chute liee au touche-touche vertes demoiselles-voiture), peu de deniveles et une distance plus que raisonnable pour une reprise :) :) (>120 km). Mon souhait de faire un crochet par Arequipa m a de nouveau amene a cotoyer des cols a plus de 4000 m d altitude et de la piste. Je ne regrette nullement mon choix meme si avant d arriver a la fin de la premiere etape (Espinar/Yauri), les dix derniers km de piste ont incite francky a revenir a la case depart. C est sans compter l avis d autres cyclistes rencontres quelques semaines auparavant que j ai entrepris cette boucle et m engager notamment sur les 100 km de piste pour m amener a Chivay, point de depart du trekking du Canyon de Colca..
Ces 100 km de piste et ce malgre quelques poussettes de toot s sur des pentes a plus de 13% avec de gros cailloux me faisant patiner, des amas de poussieres generes par les quelques gros camions me doublant ont ete un regal...Certes, j ai eu froid en fin de soiree et debut de matinee (de -4 a -7 degres), mais les paysages, l isolement, les villages abandonnes, l altitude, la route des 3 canyons m accompagnant sur plus de 50 km, le dortoir improvise avec les ouvriers des travaux publics dans un petit village a 4300 m ou encore mes deux nuits glaciales passees chez les douaniers dans la pampa de Canahuas...sont des experiences inoubliables.
Arrive a Chivay, j ai galere pendant deux heures pour trouver un petit hotel ou une pension..On m a propose plein de logements (non declares ou improvises) a l occasion de la fete nationale de l Independance du 28 juillet mais a des couts exorbitants et dans des conditions plus que precaires.
Fort heureusement j ai pu avoir l aide du mecanicien qui m a regle entretemps un probleme de vitesse suite a une chute avec toot s. Deux coups de fil, un pour le logement et l autre pour m organiser un trek de deux jours dans le canyon de Colca..Installe a 20h dans les combles d un hotel ou Toot s restera pendant deux jours, il a fallu prendre un bus a 6h du mat pour me rendre sur le point de depart du trekking.....J ai pu retrouver un groupe sur place avec qui je partagerai le WE et ferai 1200 m de deniveles positifs et negatifs avec une nuit entre deux passee au fond du canyon, juge autrefois comme le plus profond du monde (il a ete demontre depuis qu un canyon voisin, le canyon de Cotahuasi etait encore plus profond, 3 535 m). Le point culminant du canyon de Colca est à 4 350 m d'altitude et on trouve la riviere de Colca dans la vallee. Avec ce trekking, on a fait au passage une halte au mirador des condors qui profitent des courants ascendants pour planer au-dessus de nos tetes.
On n est passe aussi par des petits villages dont certains a ce jour ne sont toujours pas relies au reseau routier. Les mules sont les seuls moyens de transport pour alimenter en vivres (et autres biens) ces lieux recules. J ai pu gouter la biere Arequipena mais aussi des fruits exotiques de la vallee. J ai zappe les eaux thermales pour mettre mes pieds abimes dans la riviere de Colca et m eloigner ainsi du flux touristique baignant dans des bains a 40 degres..au final, j ai ete enchante de cette petite viree, qui plus est dans un groupe sympa composait essentiellement de francais. Je suis egalement heureux de mon mode de voyage pour me rendre sur les principaux centres d interet du pays...qd je oonstate le planning des pauvres touristes enchainant les activites, les bus de nuit/jour sur de longues distances, les auberges de jeunesse et hotels dans un timing tres serre...autant dire que pour un pays comme le Perou, c est du sport et des vacances epuisantes ¡¡..
Apres le trekking, j ai enchaine une ascension de 1200 m pour me rendre sur Arequipa. J ai pu ainsi cotoyer mon deuxieme col (col de Patapampa) a plus de 4900 m avec toot s (apres celui pour me rendre au glacier de Pastoruri). La pampa peruvienne, sur ces hautes altitudes brassees par des vents assez forts m obligeant parfois a pedaler dans les descentes, m a permis d avoir une vue imprenable sur les volcans du secteur comme le Misti, le Chachani, le Sabancaya qui rejette regulierement des fumeroles...Ce dernier perturbe malheureusement la luminosite environnante des autres volcans...Sur la route de la pampa peruvienne, et plus particulierement dans la reserve nationale des salines et des eaux blanches j ai pu croiser de nombreux animaux et plus particulierement des alpacas, vigognes, lamas, renards, rapaces, colibris geants, viscaches (petits rongeurs), perdrix...mais aussi de nombreuses varietes de cactus vivant sur les pentes rocheuses dont les branches ou les fruits ont des vertus particulieres...J ai egalement pu manger d excellentes truites comparativement a celles retrouvees dans mon assiette dans les autres regions du Perou.
Mon arrivee sur Arequipa n a pas ete tres agreable..Je suis notamment passe par la ville de Youra avec sa grosse cimenterie, ces rues empoussierees et generant un trafic vers Arequipa tres important. Arequipa ne m a pas laisse non plus une bonne impression. J ai largement prefere Cusco et Ayacucho. Les centres d interet d Arequipa sont surtout une belle vue depuis la ville du volcan Misti, le centre historique et sa cathedrale et la place d armes (la plupart des places centrales au Perou s appelle place d armes). La ville possede en son centre le plus grand couvent du monde, le couvent Santa Catalina..Je ne le visiterai pas car je refuse de payer pour des edifices religieux qd autour de ces derniers des gens dans la misere ne peuvent se permettre de rentrer alors qu ils ont la foi et que la plupart des visiteurs les ignorent en gardant leur sous dans leurs poches...Aussi apres avoir fait le tour des eglises, des marches, des belvederes, et principales rues commercantes, j ai procede a la reparation de ma deuxieme basket (j ai pu admirer tout l art de la cordonnerie), fait remplacer ma fermeture eclair de mon gilet de securite fluo faisant fuir les viscaches lorsque je veux les prendre en photo et changer l embout de la ceinture de mon pantalon en me deshabillant devant la couturiere ...(Nota - pour la seule fois ou j ai donne mon linge a la laverie, il est revenu propre mais avec des degats cites ci-dessus - vive le savon noir et la brosse ¡)... je suis toujours epate de la facilite et la rapidite dont font preuve les peruviens pour regler les petits soucis de Francky et qui plus est a des couts tres bas (6 euros pour l ensemble des travaux). Il suffit de se rendre dans des grands hangars ou se trouvent pour mon cas particulier des dizaines de couturieres et couturiers, des merceries, et votre probleme est regle en 1/2h..Il en est de meme si vous avez un probleme de portable, de television, ou encore si vous cherchez des pieces pour l electro-menager...Les magasins pullulent...En France, les couts et delais m auraient vraisemblablement disuade de faire les reparations notamment de ma basket qui me semblait irrecuperable...Le revers de la medaille, en voyant tous ces magasins qui se ressemblent (vous pouvez avoir des allees entieres de rayons de chaussures, de portables, de maillots de foot, de quincaillerie...), ces marches et cette surabondance de production, je ne peux qu etre pessimiste sur ce pillage de la planete que nous sommes inconsciemment en train de mener..La pampa peruvienne traversee par les chemins et routes a plus de 4000 m d altitude est jonchee de plastiques et autres detritus. On est loin de la culture Inca et de son culte pour la terre-mere (Pachamama)avec un grand respect de la nature et de l ecologie...
Ma route Arequipa-Puno a egalement ete riche en paysages avec notamment la presence de formations rocheuses qui m ont rappele la Cappadoce en Turquie, les flamands roses observes sur la lagune lagunillas a 4400 m, les dizaines de fermes et enclos en pierres enfermant des alpacas qu on retrouve dans les assiettes, les troupeaux sauvages de vigognes au bord des routes, ces etendues de prairies aux couleurs dorees/jaunatres et in fine mon arrivee sur le lac Titicaca a Puno, frontiere entre le Perou et la Bolivie.
je resterai deux jours sur Puno, une journee pour visiter la ville en elle-meme et y boire ma troisieme biere artisanale produite a Lima, et une journee pour visiter les iles flottantes d Uros et l ile de Tequile ..Un depart matinal vers le port m a permis de prendre un bateau et naviguer pendant 6 heures (A/R) sur ce lac le plus haut du monde. Cette activite est tres touristique. A peine mis les pieds a terre, les habitants d un archipel de 40 iles flottantes (creees a base de totora, une sorte de roseau) vous attendent pour vous faire un show et essayer de vous vendre toute sorte de souvenirs et de travaux artisanaux.. Sur l ile de Taquile, ou je suis reste au final deux petites heures pour ne pas rater le bateau de retour, j ai pu apprecier une truite a la plancha et les habits traditionnels portes par les habitants de l ile ou tout se porte a dos d homme ou de femmme ...Globalement hormis le fait de naviguer sur un lac magnifique a 3800 m d altitude entoure de montagnes, y observer un magnifique coucher de soleil, j ai moyennement aime cette belle attraction touristique...De plus, Francky, qui le veuille ou non et en depit de son voyage a velo, a contribue ainsi a la pollution massive generee indirectement par les 750 000 visiteurs par an. Le lac devient un receptacle a dechets, bien qu il soit l une des reserves d eau douce la plus importante en Amerique du Sud ¡
A quelques dizaines de km pres, j aurai mes 4000 km au Perou et approximativement plus de 60 000 m de deniveles positifs. Ce pays m a emerveille. Il restera pour l instant celui qui m a donne le plus de satisfaction en beaute de paysages mais aussi sur le cote aventure et efforts physiques...Si je n avais qu un seul conseil a donner a ceux et celles qui souhaitent decouvrir ce grand pays, n hesitez pas a venir sans agence car il est tres facile d organiser tout sur place. Toutefois il faut prevoir du temps et oublier l idee de trouver des peruviens tres ouverts vers les gringos.
Je vais maitenant rester sur l Altiplano bolivien. J ai hate malgre le froid qui risque d etre la partie la plus contraignante de mon sejour mais aussi la bouffe qui apparemment est de qualite mediocre et peu diversifiee...A ce sujet, je continue mes decouvertes gustatives, non pas en mangeant de l alpaca, mais en goutant d excellentes soupes au quinoa ou au riz, des chauffa/chifa (riz ou pates frits - influence chinoise), des pommes de terre bourrees avec des oeufs/fromage) ou encore tout simplement le soir un melange pates/frites/riz noye dans la moutarde + plein de petites cochonneries sucrees qui n arrivent toutefois pas a faire basculer l aiguille de la balance au dessus de 50 kg (derniere donnee a Arequipa prise sur une balance face au couvent Santa Catalina avec pantalon et baskets).
Des nouvelles de Bolivie dans une dizaine de jours...A vous le Perou.
Bonnes vacances.
Francky, toot s et ses vertes demoiselles.