18 mars 2018
Francky sur le chemin de Saint Jacques via 3 caminos
Depuis mon départ de Puerto Duero, petit village où j'ai mis mon dernier post, je ne peux pas dire que le beau temps soit de la partie. Neige, pluie, vent, grêle et tempête m'accompagnent pour cet fin d'hiver. Fort heureusement les journées sur Santiago, Porto, Salamanque et Zamora ont été à peu près correctes.
Mon arrivée sur Sahagun, village de jonction du camino 'Frances' et du camino de 'Madrid' a rapidement été marquée par la fréquentation plus importante du 'camino frances' avec une grosse présence de coréens et allemands...les 'albergues' ou auberges de pèlerins sont moins intimes, un peu plus usines à pèlerins. Je suis impressionné par l'activité économique qui gravite autour de ce chemin avec ces albergues privées, restaurants, cafés et leurs menus pèlerin, magasins dédiés aux souvenirs et équipements du randonneur...bref une belle petite entreprise que Saint Jacques de Compostelle a laissé derrière lui. Mes rencontres, certes de courtes durées, restent très enrichissantes et émouvantes lorsqu'on est un peu curieux ...entre les volontaires qui ont fait le chemin suite à des problèmes d'alcool ou ce retraité qui n'a pas rendu visite à sa soeur atteinte de la maladie d'Alzheimer pendant plus d'un an et qui regrette cette absence depuis son décès (je ne voulais pas avoir le souvenir d'un légume dans son lit me dit-il tout en pleurant..)...j'ai poursuivi également mon chemin jusqu'à Santiago lui aussi parsemé de bonnes et mauvaises nouvelles via mes proches, mes amis et les réseaux sociaux dont j'essaie me défaire progressivement. Des belles étapes ont alimenté ma progression comme les villes de Léon, Astorga, Ponferrada, Villafranca de Bierzo ou encore de multiples villages traversés possédant à défaut d'un château, églises, couvents, ponts romains, scultures, palais, casa, etc...ont une identité historique forte liée ou non à Saint-Jacques, ou encore une spécialité gastronomique ou tout plaisir que peut rencontrer un cycliste de passage comme Francky. Même si le chemin est parfaitement balisé, du moins pour les marcheurs, j'ai fait quelques petites erreurs et/ou des km et dénivelés supplémentaires pour éviter parfois les chemins en sous-bois, les zones pavées avec marches mais aussi tout chemin en mauvais état pour épargner mes pneus qui montrent désormais des traces d'usure confirmée. Je rappelle à ce sujet qu'il reste un peu moins de deux semaines pour participer à la devinette relative au nombre de km parcourus en Amérique du Sud et repartir avec un petit souvenir pour celui ou celle qui se rapprochera au plus près de la distance...
Après avoir rejoint la cathédrale* de Compostelle à Santiago et obtenu 'la compostela' sur mon Credencial du pèlerin, j'ai pris la direction du chemin portugais mais dans l'autre sens pour rejoindre Porto.
*Le point d’intérêt le plus célèbre de Saint-Jacques de Compostelle est son imposante cathédrale, église de type roman qui fut agrandie et modifiée, ce qui lui donna quelques caractères en plus. Impressionnant, surtout l'intérieur !
Le chemin portugais est plus calme mais aussi moins balisé et plus difficile car j'ai traversé plus souvent des paysages de collines...le climat méditerranéen logiquement légèrement tempéré par la proximité de l'Atlantique m'a également donné un temps pourri (durable) qui inquiète les portugais et espagnols pas habitués à du mauvais temps sur la durée...
Les portugais m'ont paru très hospitaliers, à l'exemple de ce propriétaire de restaurant qui m'a invité à loger dans une de ces maisons en location..propriétaire de 3 ha de vignes, il m'a fait goûter son vin de table et enfin pour un prix dérisoire j'ai eu un menu végétarien délicieux accompagné de vin + dessert + café et digestif offert pour 6,5 euros...cette situation a été renouvelée dans 2 autres restaurants où plutôt des bistrots où l'on mange simplement mais copieusement avec de nombreux joueurs de carte..j'ai également renoué contact avec les pompiers en logeant à deux reprises dans des casernes côté espagnol et Portugal sur la route le long du fleuve Douro...les pompiers portugais sont également volontaires comme au Chili..
Que dire de mon passage à Porto... j'ai beaucoup aimé cette ville..j'y ai logé dans une albergue privée avec des volontaires très sympas et un gérant qui nous a préparé un des plats traditionnels du Portugal : le bacalhau, confectionné à base de morue..un délice !
Au déjeuner, j'ai pu également apprécier 'la francesinha' plat typique de Porto qui logiquement est fait de pain, de saucisse fraîche, de jambon, de viande de boeuf....le tout est couvert de fromage qui fond ensuite. Elle est garnie d'une sauce à base de tomates, bière et piment. Ce fameux concurrent du welsh boulonnais peut être accompagné d'un oeuf au plat et des frites en accompagnement servie avec la bière nationale du Portugal: la Sagres..Même si j'ai pris une variante à base de thon, je me suis régalé !
Porto est aussi une ville historique grandement diversifiée: je me suis baladé dans un dédale de rues étroites et perdu dans les grandes places. Porto est aussi célèbre car situé dans une région où l'on produit le vin du même nom, vin que j'ai pu voir entreposer (et aussi goûter) dans les grandes cuves entreposées le long du Douro que jai longé jusqu'à la frontière espagnole. En partant de Porto, où débouche le fleuve Douro, j'ai découvert svp un paysage culturel avec toot's classé au patrimoine mondial dite "vallée enchantée "! Que du bonheur pendant un peu plus de 200 km ...
Autre point important du Portugal, je n'ai jamais autant rencontré de cafés et pâtisseries..ça reste pour moi toujours un signe de convivialité même si parfois l'ambiance était plutôt morbide (peu de lumière, pas de musique et un serveur et/ou une serveuse qui fait la gueule...bref on peut pas tout avoir : un café ou une bière respectivement à 70 cents et 1,20 euros.. Je reste quand même très réceptif des tapas ou la petite pâtisserie de leurs voisins espagnols qui sont incontestablement un plus lorsque vous commandez une boisson même si je ne peux pas généraliser . Quand je pense qu'en France pour 1.5 fois le prix vous devez très souvent demander des cacahouètes pour assouvir vos petits péchés culinaires !
J'ai de nouveau rejoint l'Espagne pour récupérer la 'via de la plata' autre chemin qui mène à Saint-Jacques de Compostelle et qu'empruntent les pèlerins. Les vignes ont laissé place a des oliviers, des pommiers et aux premières fleurs des amandiers le long de la vallée du Coa. En partant de Foz de Coa, je parcourerai des km du cours des eaux du Coa détenant un parc archéologique inscrit par l'Unesco au patrimoine de l'humanité. S'il fallait que je m'intéresse à toutes les curiosités et aux passés historiques des villages et villes traversés, je serai encore vraisemblablement à mi-chemin de mon parcours actuel...que pena!
De la frontière Portugal/Espagne avec un decalage horaire d'une heure, mes principales villes espagnoles rencontrees ont été Salamanque que j'ai rejoint avec un petit manteau de neige et Zamora (où l'on célèbre cette fameuse semaine Sainte qui est une des fêtes religieuses les plus importantes d'Espagne). Ce sont deux villes que j'ai particulièrement aimées. Elles méritent à elles seules un week-end tant elles sont riches en monuments, musées et autres points d'intérêt que francky fait aux pas de course après une bonne demi-journée de vélo. J'ai beaucoup de plaisir à pédaler en Espagne, pays que je connais peu car j'ai seulement visité dans le passé Barcelone et 2 mois à Pamplune où j'ai pu faire un stage Erasmus...à cette époque j'étais encore jeune et légèrement frisé, je pensais plus à draguer des minettes dans les parcs et discothèques et boire du 'calimocho' un mélange de vin et de coca que je testerai de nouveau d'ici quelques jours...
Je vais désormais me diriger vers le sud de la France en empruntant la seconde partie du 'camino Frances' dans l'autre sens jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port et un peu de 'camino del Norte'si j'ai le temps. Un rendez-vous est donné avec mes parents vers le début de la deuxième quinzaine d'avril à Sarlat..Après le pays basque et la région Midi-Pyrénéenne, je redescendrai vers Montpellier..bref un parcours qui sera très enrichissant en rencontres mais pas du tout logique. Si vous souhaitez faire du warmshower, autrement dit m'accueillir une nuit + repas en échange d'une soirée sur mes anecdotes de mon périple, n'hésitez pas à me contacter, je ferai un petit détour si nécessaire ou je m'inviterai ! 😉.
En attendant des bosses, de la neige et des nouvelles lors de mon entrée en France début avril ...bon début de printemps...
Hasta luego.
Francky, toot's et ses vertes demoiselles.
Hasta luego
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